ECUE 342 séminaire monde méditerranéen 2 (A. Leiduan)
Histoire de la gauche italienne entre révolution et réformisme. Le séminaire s’articulera autour des notions de « révolution » et de « réforme ». Il n’y a pas encore longtemps, ces deux notions servaient à caractériser des phénomènes d’ordre éminemment politique : la transformation violente (la révolution) ou non violente (la réforme) d’un régime politique, de sa configuration institutionnelle et de son organisation interne. Mais au fil du temps ces deux notions ont acquis une signification essentiellement économique et juridique. Les révolutions sont de plus en plus le résultat aujourd’hui des transformations économiques induites par les innovations technologiques. Quant aux réformes, elles consistent le plus souvent à mettre au point un régime juridique propice à l’exploitation des nouvelles technologies, à leur commercialisation ainsi qu’à l’extorsion massive de plus-value. Après avoir fait état de l’action juridique et économique par laquelle la gauche italienne actuelle seconde révérencieusement les diktats du capitalisme mondialisé, nous retracerons l’histoire politique des notions de « révolution » et de « réforme » avant le tournant néo-libéral des années 90 en les rapportant notamment au profil de deux figures majeures (et mal connues) du feu parti communiste italien : Antonio Gramsci (personnification de la catégorie idéal-typique de « révolution ») et Palmiro Togliatti (personnification de la catégorie idéal-typique de « réforme »). Nous nous demanderons également si les dysfonctionnements du monde globalisé actuel ne fournissent pas une confirmation, tout aussi tardive qu’inopinée, de la vision « économiciste » de l’histoire de Karl Marx (déduction faite, bien entendu, de la prédiction infondée selon laquelle le capitalisme aurait dû tirer sa révérence au profit d’un régime messianique de type socialiste).